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Extraits de mon carnet de bord du Belem

Publié le par Helene Bourdon

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Le Belem

Publié le par Helene Bourdon

Le Belem

Après 2 ans d'une folle aventure, je viens de finir mon "power point" sur mon aventure précédente sur le Belem. En juillet 2013 j ai eu la chance de traverser le golfe de Gascogne sur le Belem. La meteo a été superbe avec un mer docile, un vent dans le dos et de bons camarades. Les quarts ont filé avec une chaleureuse ambiance. Mon quart détesté : Minuit à 4h. Mon quart préféré : 16h à 20h avec le coucher du soleil. Sans grande surprise ;)

La suite de la transat à venir, promis!

After 2 years of a crazy adventure, I just finished my "power point" on my previous adventure on the Belem. In July 2013 I have had the chance to cross the Bay of Biscay on the Belem. The weather was superb with a docile sea, the wind in the back and good comrades. The watches were spun with a warm atmosphere. I hated watch from Midnight to 4am while my favorite watch: 16h to 20h with the sunset. I think no surprise here ;)

The end of the Atlantic crossing to come, I promess!

Le Belem
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Not alone on the ocean

Publié le par Helene Bourdon

Not alone on the ocean

Version Française

Après ma journée de maman, je suis enfin sur le pont au jour 3. Depuis que nous avons quitté New-York à 10 bateaux, quelques centaines de miles ont été parcourus, mais nous sommes encore «près» les uns des autres. Quand j'arrive sur le pont pour le quart du matin on peut encore apercevoir Henri Lloyd, Legenderry et PSP (pas sûr pour celui-ci). Ce dernier disparaîtra avant la fin du quart. Pour suivre nos gains ou nos pertes sur eux, nous utilisons simplement un compas de relèvement. Nous prenons régulièrement leurs positions par rapport nous. A partir de l'augmentation ou de la diminution de l'angle par rapport à notre cap nous estimons qui gagne sur l'autre. Ainsi, pendant ces jours côte à côte, une personne sera en charge de relever les positions. Cela donne vie à la course. C'est vraiment exaltant. Nous nous en servons pour déterminer si ils ont plus ou moins de vent. Une autre tactique à ce moment là est également en œuvre. Depuis que nous avons quitté NY, nous utilisons le courant du Gulfe stream afin d'avoir un petit coup de pouce. Nous monitorons la température de l'eau (autour de 18°C et bien plus froide en dehors) pour garder contact avec lui. Le coup de pouce supplémentaire est d'environ 2 noeuds en moyenne ce qui n'est pas négligeable sur une course comme celle ci.
La flotte se compose de dix Clipper 70 donc cela signifie que c'est une course en monotypie. La monotypie entraine que chaque bateau a la même vitesse théorique. Ce qui fait la différence, c'est la stratégie du skipper, les connaissances en prévisions météo, la perfection dans les réglages et la rapidité d’exécution des manoeuvres. Une attention constante est nécessaire. Quand j'arrive sur le pont, nous n'avons que deux barreurs autorisés. Seule notre "chef de quart" et le "vieux cuisto" sont autorisés à la barre. Nous avons deux navigateurs "Selfy" une vieille dame et Robin un hollandais bien sympathique qui se joint à la course pour la manche n°8 uniquement tout comme moi. Edward, "Selfy" et "Freaky" sont ceux qui règlent les voiles d'avant, Wim est principalement sur la grand-voile, Gordon est notre numero 1 et puis enfin Richard et moi qui cherchons notre place. Le troisième jour, quand je suis enfin sur le pont, Richard est à la cuisine.

Not alone on the ocean

C'est une journée très ensoleillée. Nous avons du vent mais il fait également très chaud. L'état de la mer est tel un lac. Le bateau est presque à plat. Au cours des deux prochains jours notre objectif principal sera de ne pas bruler sur le pont tout en essayant d'attraper beaucoup de vent. Le plus dur sera au final d'essayer d'obtenir un peu d'air à l'intérieur! Sur le pont, il fait chaud et nous sommes à la recherche de l'ombre des voiles lorsque cela est possible. Avec l'air, c'est ok. L'intérieur, c'est une autre histoire. Pour la personne aux cuisines c'est l'enfer. Avec le four ou les feux, tout est en ébullition. Pour éviter toute brûlure lorsque vous cuisinez de grands volumes, vous êtes tenus de porter des bottes et la salopette. Les conditions idéales pour fondre.

Lorsque vous êtes de quart de repos, vous êtes condamnés à être en bas pour tenter de vous reposer. Mais c'est sans air et avec dix autres personnes qui tentent de dormir dans la même atmosphère. Nous sommes chanceux au moins il ne fait pas humide. Avec l'humidité dans l'air, je ne peux imaginer comment vous pourriez dormir. Chaque corps est en dehors de son sac de couchage et en sous-vêtements. Ce n'est pas vraiment autorisé par le règlement du bateau, mais ça ne viendrait à l'idée de personne de s'en plaindre!

Vu que Vicky ne voulait pas entendre les hommes ronfler, elle a divisé le bateau en deux zones. Tribord (où elle dort) avec seulement les femmes et Gordon qui ne ronfle pas et bâbord avec les hommes. Gordon ne semble pas gêné de toutes ces femmes en petite tenue. Il a déjà été confronté maintes fois à ces situations lors des précédentes manches chaudes. Il doit être habitué!

Not alone on the ocean

Sur le pont, Edward se rappelle que je sais comment régler une voile et m'invite donc à tour de rôle dans le roulement avec les deux vieilles dames. C'est vraiment appréciable vu que j'adore régler le spi. Quand je ne le fais pas, j'aide sur le moulin à café pour supporter le régleur ou je fais le relèvement des autres bateaux afin de garder un œil sur la progression. Comme le bateau est à plat et qu'il n y a pas trop de vent, j'ai l'occasion pendant mes temps morts d'aller à la proue regarder le comportement du spi. C est mon petit plaisir et cela m'aide vraiment après pour régler les voiles. Vous comprenez comment le spi se comporte de sorte que vous pouvez mieux anticiper tout effondrement de spi réel ou avorté.

Après le premier jour, Henri Lloyd disparaît à l'horizon. Nous sommes maintenant seuls avec Londonderry. Nous nous croisons encore et encore. Ce qui est le plus excitant, c'est que se faisant nous passons de la première à la deuxième place puis re la première sur le classement général. Nous sommes leader de la flotte. ça aide à rester concentré et à passer l'ennui.

Freaky passe son temps à nous dire quoi faire et surtout quand. Au lieu de faire des roulements naturellement d'une position à une autre, elle décide quand elle pense que nous avons fait trop de quelque chose. Ce n est pas demandé de façon très amicale et de ce que j'ai pu voir, je ne suis pas la seule qui trouve cela gênant et désagréable. Mais cette loi ne s'applique pas à tout le monde. Lorsque Selfy veut faire quelque chose, elle le fait dès qu'elle en émet le souhait et ne laisse pas les autres le faire jusqu'à ce qu'elle le veuille bien. Un après-midi c'était vraiment évident. J'étais dans le roulement de réglage de spi vu que j'y avais gagné ma place lorsque Freaky me demande d'aller remplacer Selfy. Selfy n'est pas prête à laisser sa place et en particulier à moi. Alors elle dira qu'elle est ok et n'a pas besoin d'être remplacée.

Lorsque vous remplacez quelqu'un à un poste, vous avez une phase de transition. Pour la barre ou le réglage, vous devez savoir comment le vent et le bateau se comporte ou alors dès que vous prenez un poste vous pourriez perdre le réglage et peut-être même que le spi s'effondrerait. Cette phase de transition est vraiment importante dans une course comme celle-ci où à chaque minute perdue vous passez de premier à second. Du coup, même si elle a dit qu'elle n'était pas prête à passer la main, je reste près d'elle en regardant la voile afin d'anticiper la transition. En théorie, on roule toutes les 30 minutes vu que regarder la voile est douloureux pour le cou, le cul et le dos. En effet, la position n'est pas vraiment ergonomique sur le côté du bateau. Je l'observe se tortiller de douleur: déplaçant ses fesses constamment après 40 minutes, étirant son cou et changeant de position en permanence pour soulager la douleur.

Alors qu'elle aurait pu tout simplement échanger avec moi afin d'être plus confortable et puis prendre un autre tour plus tard, elle persiste à le faire. Cela m'a permis de réaliser à qui j'avais à faire. J'avoue que j'ai pris un malin plaisir à la voir s’entêter dans la douleur tout simplement pour ne pas me donner la main. Je ne l'aurais soulagée en partant pour rien au monde. La voir souffrir de sa propre bêtise préférant avoir mal que de me donner la main était une douce revanche à son horrible comportement.

Not alone on the ocean

Afin de confirmer ma perception, je me décale d'elle après 1 heure en plus des 30 minutes réglementaires. Immédiatement après que je me sois déplacée, elle passe la main à Freaky. J'avais donc raison, elle cherchait désespérément à ne pas me laisser régler le bateau. Depuis que je réglais, je n'avais jamais laissé le spi collapser et le spi était constamment rempli. Edward et même Freaky étaient impressionnés de mes compétences. Edward m'a dit que j'étais la seule qu'ils avaient laissé régler le bateau aussi rapidement et sans surveillance. Après seulement une journée fut une "grande première". Donc, je devrais me sentir chanceuse et reconnaissante pour cela. Mais ce ne fut pas vraiment l'effet que cela a eu sur moi, surtout après les avoir entendu parler. J'étais seule au réglage, Ed n'était pas si loin axé sur le réglage de grand-voile. Freaky et Selfy commencent à parler:
"Selfy: Pourquoi est-ce qu'Hélène est au réglage? Pourquoi la laissez vous faire seule?

Freaky: Elle est ok elle sait comment le faire. Mais je vois ce que tu veux dire.

Selfy: Mais nous n'avons pas besoin d'elle pour le faire. Avec Ed, vous et moi nous sommes assez. 3 pour le réglage est bien suffisant.

Freaky: vous avez raison, mais bientôt nous allons avoir besoin d'elle. Demain Ed est la maman puis ce sera vous et puis moi. Elle serait la 3ème personne du roulement d'autant plus que vous faites de la navigation. Nous avons besoin d'un coup de main.

Selfy: oh oui vous avez raison nous avons besoin d'elle ".

Je vous laisse imaginer ma réaction après cette "sage" discussion que je viens d'entendre. Mais je n'ai pas osé commenter. Je ne fais définitivement pas partie d'une équipe, je suis un coup de main pour soutenir la "vraie équipe" en cas de besoin. Je ne mérite pas d'être traitée comme tout le monde et je devrais être reconnaissante qu'elles me laissent faire quelque chose. J'étais tellement choquée mais pas vraiment surprise. C'était une autre preuve que je n'étais pas vraiment la bienvenue et que ce serait un long voyage que de simplement me faire une place! Et me plaindre ouvertement à ce sujet n'était pas une option vu que Freaky et Selfy gèraient le bateau et n'étaient manifestement pas en ma faveur ...

Not alone on the ocean

English Version

After my mother day, I was finally on deck on day 3. Since we left New-York at 10 boats it has been few hundreds of miles but we are still "close" to each others. When I arrive on deck for the morning shift we can still see Henri Lloyd, Legenderry and PSP (not sure for this one). The last one will diseappear before the end of the shift. To follow our progress or lost on them we simply use a hand compass. We take regularly their positions from us. If the angle increase or decrease according to our cap we know who wins on the other. So during these days close together one person role is to take position. It makes the race a race. It is really interesting. We know with that if they have more or less wind. Another tactic is at run at this time. Since we left NY we use the Gulfe stream to have a little push. We use water temperature to keep track on it. The extra push is about 2 knots in average which is not negligeable on a race like that.

The race is composed of ten Clipper 70 so it means monotypie. Monotypie in theory leads to every boat having the same speed. What makes the difference is skipper strategy, weather knowledge and perfection in trimming and manouvers. Constant focus is asked. When I arrive on deck we only have 2 helms. Only our "watch leader" and the "old cook" are authorised to helm. We have 2 navigators "selfy" an old lady and Robin a nice dutch guy who is joining the race for leg 8 only like me. Edward, "selfy" and "freaky" are the ones trimming the head sails, Wim is mainly on mainsail, Gordon is our bowman, Richard and I trying to find a place. The third day when i'm finally on deck Richard is cooking.

Not alone on the ocean

It is a really sunny day. We have wind but we also have a lot of warmth. The sea state is like a lake. The boat is almost flat. During the 2 coming days our main focus would be on not burning, trying to catch as much wind as we can and try to get some air inside. Edward reminds that I know how to trim so invites me to take turns in the rolling with the 2 old ladies. It is really nice as I love trimming spinnaker. When I'm not doing so I help on the grinder for the trimmer or I watch the other boat to keep an eye on progression. As the boat is flat and it is not that windy, I have the opportunity during my dead times to go at the bow to watch the spinnaker behavior. I love that it really helps you after for trimming. You understand how it behaves so you can better anticipate any real or fake colapse.

On deck it is warm and we are searching for the shadow of sails when possible. With the air it is ok. Inside it is another story. The person cooking is in hell. With the oven or the fires, it is boiling. To prevent any burn when you cook big volumes you are required to wear boots and troosers. The perfect conditions to melt. When you are off watch, you are condamned to be downstairs to try to rest. But it is without any air and with 10 other people trying to sleep in the same atmosphere. We are lucky at least it is not wet. With moisture in the air I can't image how you could sleep. Every body is outside his sleeping bag and in underwear. It is not really authorised by the boat policy but it comes to nobody to complain about it! Because Vicky didn't wanted to hear male snored she splitted the boat in 2 areas. Starboard (where she sleeps) with only the females and Gordon who doesn't snore and Port with males. Gordon doesn't seem embarassed and since he faced that during all warmth legs he must be used to it!

Not alone on the ocean

After the first day Henri Lloyd disappear in the horizon. We are now left alone with Londonderry. We keep crossing each other lines again and again. What is the most exciting is that while doing so we pass from first to second then first on the overall race. We are the leading fleet. It keeps people focused and help pass the boredom. Freaky keeps passing her time telling us what to do and when. Instead of rolling naturally from one position to another. She decides when she thinks we did too much of something. It is asked not quite friendly and from what I could see I'm not the only one who founds it rude and annoying. But this law does not apply to everybody. When Selfy wants to do something she does it as soon as she ask for it and don't let other do it until she wants. One afternoon it was really obvious. I was in the turn for trimming, I won my place in the rolling (like you have to won it...). Freaky ask me to go to replace Selfy. Selfy is not ready to let it especially to me. So she will say that she is ok.

When you replace someone at a position you have a transition phase. For the helm or the trimming you have to know how the wind and the boat behaves or as soon as you take a position you would lost the trimming and maybe collapse the spinnaker. This transition phase is really important in a race like that where every minute lost makes you pass from first to second. So even if she said she is not ready to give up, I stay close to her watching the sail to anticipate the transition. In theory we roll every 30 minutes as looking at the sail is painfull for the neck, the bottom and the back as the position is not really ergonomic on the side of the boat. I will see her in pain. Moving her ass constantly after 40 minutes, moving her neck and changing position constantly to ease the pain. While she could have simply exchange with me to be more confortable and then take another turn, she persits in doing it. Once I realised that, it started to make me realised how she was. I took some plaisure to see her persist in pain just not to give me the hand. I wouldn't have left her for nothing in the world. Seeing her stubbornly not doing what was right for her or for me, was my sweet revenge to her terrible behaviour.

Not alone on the ocean

To have proof of my perception, I moved from her after 1 hour in addition to the regular 30 minutes. Immediately after I moved she passed on the trim to Freaky. So I was right she desperately didn't wanted to let me trim the boat. Since I was doing it I never colapsed the sail and the spinnaker was constantly filled. Edward and even Freaky were impressed of my skills. Edward told me I was the only one they let trimming the boat that fast and without supervision. After only one day was a "world premiere". So I should feel lucky and thankfull for that. But it was not really the effect it had on me especially after I heard them talk. I was trimming alone. Ed was not that far focused on the mainsail trim. Freaky and Selfy start to talk.

"Selfy: Why is Helene trimming? Why do you let her do it alone?

Freaky: She is ok she knows how to do it. But I know what you mean.

Selfy: But we don't need her to do it. With Ed, you and myself we are enough to manage the trim. 3 for rolling is enough.

Freaky: you are right but soon we are gonna need her. Tomorrow Ed is the mother then it would be you and then me. She would be the 3rd person in the rolling especially as you do navigation too. We need an extra hand.

Selfy: oh yes you are right we need her."

I let you imagine my reaction after this gentle discussion I just heard. But I didn't dare to comment. I'm not part of a team, I'm an extra hand to support the "real crew" in case of need. I don't deserve to be treated like anybody else and I should be thankfull for her letting me do something. I was so shocked but not really surprised. It was another proof I was not really welcomed and it would be hard work to make my place! And clearly complain about it would not be an option as Freaky and Selfy run the boat and are clearly not in my favor...

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